Au cours des siècles, l’Église catholique s'est interrogée sur la place que devait occuper la mère de Jésus dans la vie des croyants. S'appuyant sur les textes des évangiles et la prière des fidèles, elle a donné à Marie un statut et un rôle qui ont pu varier mais qu'il ne faut ni exagérer, ni à l'inverse minimiser ! Marie est appelée Mère de Dieu, mais elle n'est pas une déesse.
Elle avant tout une femme qui, parce qu'elle a répondu la première à l'amour total de Dieu, nous guide à faire de même. Figure discrète et silencieuse de l’Évangile, Marie est aussi celle qui conduit à Jésus, apprend à le prier, à entrer peu à peu dans son intimité et à l'aimer.

Toujours vierge et pourtant mère

L'évangile de Luc raconte que Marie qui était « vierge, fiancée à un homme » reçut la visite d'un ange annonçant la venue d'un enfant par ses paroles : « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre. » Choisie par Dieu pour être la mère de son Fils, Marie est donc devenue mère d'un enfant sans avoir eu de relations sexuelles avec son fiancé. Elle est restée vierge et pourtant a enfanté.
Cette virginité, souvent contestée, n'est pas un mépris de la sexualité. Elle signifie que Jésus est bien d'origine divine. La virginité de Marie est un mystère qui s'approfondit dans la prière. Il a fallu à cette jeune fille beaucoup de courage, de foi et une totale disponibilité à l’œuvre de Dieu, pour devenir mère. En cela, Marie est un modèle pour nous et pour l’Église.

Mère de Jésus, donc Mère de Dieu

En 431 lors du concile d’Éphèse, l’Église a affirmé pour la première fois que Marie est également Mère de Dieu puisque Jésus est le Fils de Dieu et Dieu lui-même. Cette expression, Mère de Dieu, ne dit pas que c'est Marie qui a donné à Jésus sa divinité. Mais elle dit que Marie a enfanté celui qui vient de Dieu. C'est en comprenant peu à peu qui était Jésus que les chrétiens ont formulé ce qu'ils comprenaient aussi de Marie. Et ce qu'ils comprenaient les remplissait de vénération.

Conçue sans péché

Très rapidement les chrétiens ont médité sur la vie de Marie en s'interrogeant sur cette question : comment une femme, marquée comme tout être humain par le péché, le combat intérieur, les faiblesses, les manquements, pouvait concevoir et mette au monde un enfant comme Jésus, porteur de la réalité divine ? Pour répondre à cette question, les paroles de l'Ange à l'Annonciation donnent quelques éléments de réponse : « Réjouis-toi, comblée de grâce » (Luc 1, 28). De cette grâce dont elle est comblée, l’Église catholique a compris, au fil des siècles, que Marie avait été conçue par ses parents en étant préservée du péché des hommes : elle est « pleine de grâce ». C'est ce qu'on appelle l'Immaculée Conception.
Ce dogme a été défini le 8 décembre 1854 par le pape Pie IX. Que Marie ait été préservée du péché ne veut pas dire qu'elle est loin de nous : elle reste une créature de Dieu, elle reste du côté des hommes, elle est avec nous. Mais elle nous indique qu'à sa suite, nous sommes appelés à la sainteté.

L'Assomption

Comment la vie terrestre de Marie s'est-elle terminée ? La Bible ne dit rien sur ce sujet et les traditions chrétiennes sont diverses. Ce n'est que le 1er novembre 1950 que le pape Pie XII a solennellement défini, après consultation de tous les évêques qui étaient unanimes sur ce point, que « l'Immaculée Mère de Dieu, Marie toujours vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la gloire céleste ».
L'Assomption signifie que Marie, après sa mort, a été élevée au ciel par Dieu. Première créature humaine à entrer avec son corps et son âme dans la gloire de Dieu, elle préfigure notre destinée. Les chrétiens d'Orient (orthodoxes) parlent eux de la Dormition de Marie, un doux sommeil qui révèle un mystère.

Mère de l’Église

Les premiers chrétiens ont très vite attaché beaucoup de prix à la présence de Marie au pied de la croix de son fils, Jésus. Ils se souviennent de ces paroles alors dites à Jean : « Voici ta mère » (Jean 19, 27). Mais l'expression Mère de l’Église n'a vu le jour qu'à la fin du concile Vatican II (en 1963). Le pape Paul VI a alors proclamé Marie Mère de l’Église, c'est-à-dire Mère de ses fidèles et de ses pasteurs.

Marie nous aide, nous éclaire, nous guide, nous conduit à Jésus. Parce qu'elle fut sa première disciple, Marie nous apprend à l'écouter et à garder confiance en lui.

Que peut-on demander à Marie ?

Nous nous adressons à Dieu, nous le prions et c'est lui qui nous exauce… Mais nous pouvons invoquer Marie et les saints, leur demander secours et assistance. Marie est celle qui intercède pour nous auprès de Dieu. Elle lui « porte » nos prières, elle est notre « avocate ». On peut aussi demander à Marie la foi, le courage, la force et la douceur, car de tout cela, elle n'a jamais manqué, et nous précède avec douceur sur ce chemin. Enfin, tout simplement, on peut lui demander de nous apprendre à prier et de nous mener à Jésus.

Marie a-t-elle eu d'autres enfants après Jésus ?

Le concile du Latran consacrera l'expression « toujours vierge » en 649. La tradition catholique n'a jamais interprété à la lettre la mention des frères et sœurs de Jésus dans l’Évangile de Marc (chapitre 6, verset 3), mais au sens large (cousins et autres liens de parenté). Cette affirmation (que ne partagent pas beaucoup de protestants) découle d'une longue méditation de l’Église : Marie, mère de Dieu, entièrement consacrée à son Fils unique, ne pouvait pas avoir d'intimité conjugal.

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