Qui reconnaît les vraies des fausses apparitions de Marie ?

C'est l’Église catholique qui engage sa responsabilité en reconnaissant telle ou telle apparition. Elle le fait après de longues enquêtes très minutieuses. C'est l'évêque du diocèse où ont lieu les apparitions qui se prononce.

Quatre critères guident son discernement

- La conformité du message avec la sainte Écriture
- La communion avec l’Église
- La cohérence entre messagers et message
- Les fruits spirituels de conversion.

Sur plus de cent prétendues apparitions de la Vierge Marie au cours du XXe siècle, l’Église catholique n'en a retenu que quatre: Fatima (1917), Beauraing (1932), Banneux (1933), et Akita (1973). L’Église est donc plus que prudente.

Est-on obligé de croire à ces apparitions ?

Non, les apparitions ne sont pas des objets de foi. Chacun est libre de croire ou non aux apparitions, que celles-ci soient reconnues ou non par l’Église. En effet, les apparitions n'ont pas pour rôle de fonder la foi, mais de la servir (cette expression provient du document élaboré par le "Groupe des Dombes", groupe œcuménique, sur Marie, tome 2, n° 311).

Quelles sont les principales apparitions reconnues ?

Voici quelques apparitions à retenir, qui sont souvent en lien avec des événements importants: Guadalupe (Mexique): 1531, Notre Dame du Laus: de mai 1664 jusqu'en 1718, la Médaille Miraculeuse (Paris, rue du Bac) : 1830, Rome : 1842, laSalette: 1846, Lourdes : 1858, Pontmain: 1871, Champion (États-Unis) : 1859, Pellevoisin : 1876, Fatima : 1917, Beauraing : 1932, Banneux : 1933, Akita (Japon) : 1973, Kibeho (Rwanda): 1981, San Nicolás (Argentine) : 1983.

Peut-on aller en pèlerinage en ces lieux et sanctuaires?

Bien sûr, en sachant que le but, c'est de creuser le message en vue de la conversion et d'une vie toujours plus conforme à l’Évangile.

Et les apparitions non reconnues ?

Pour plusieurs apparitions l'Église s'est prononcée en ne reconnaissant pas la véracité de ce que disaient les prétendus "voyants". Ces décisions ne sont pas prises à la légère. Elles sont prise après plusieurs années d'enquête avec des médecins, des psychologues, des théologiens. Parmi ces prétendues apparitions il y a Kérizinen (en Bretagne), San Damiano (en Italie), Garabandal (en Espagne).

Pour beaucoup d'autres l'enquête est encore en cours comme pour les apparitions de Medjugorje (en Croatie). La sagesse consiste à entendre ce passage de évangile : "Qui vous écoute m'écoute, qui vous rejette me rejette. Et qui me rejette, rejette Celui qui m'a envoyé" (Luc 10, 16). L'attitude concrète qu'il convient d'avoir vis-à-vis des apparitions non reconnues, c'est celle de l'obéissance et de la prudence, dans l'humilité et la confiance envers l'Église qui parle par l'évêque du lieu et par Rome.

C'est aussi important d'être en communion et en charité envers les "pour" et envers les "contre" dans un esprit de recherche pour savoir ce que veut le Seigneur. Rappelons-nous la parole de Jésus (Matthieu 12, 39) à ceux qui lui demandaient un signe : "Génération mauvaise et adultère !" De signe, il ne lui sera donné que celui du prophète Jonas" c'est-à-dire celui du Fils de l'homme qui ressuscitera trois jours après sa mort.

La conclusion s'impose: une saine dévotion mariale donne fécondité à la vie chrétienne, dans l'Église Corps du Christ.

Les apparitions ne révèlent-elles pas de nouveaux messages pour notre monde ?

Non. Aucune apparition ne peut apporter quelque chose de "nouveau" par rapport à tout ce qui a été dit et annoncé dans la Bible. Les apparitions ne révèlent rien de neuf : elles ne font que nous renvoyer au message de l’Évangile, manifestant ainsi que notre conversion à la Bonne Nouvelle n'est jamais terminée.

Mais n'y a-t-il aucun scoop à attendre des apparitions ?

Saint Jean-de-la-Croix a eu des paroles très nettes sur ce sujet : "Dès lors qu'il nous a donné son Fils, qui est sa Parole, Dieu n'a pas d'autre parole à nous donner. Il nous a tout dit à la fois et d'un seul coup en cette seule Parole (...) ; car ce qu'il disait par parties aux prophètes, Il l'a dit tout entier dans son Fils (...). Voilà pourquoi celui qui voudrait maintenant l'interroger, ou désirerait une vision ou une révélation, non seulement ferait une folie, mais ferait injure à Dieu, en ne jetant pas les yeux uniquement sur le Christ, sans chercher autre chose en quelque nouveauté." (saint Jean-de-la-Croix, Montée au Carmel).