C'est à partir du XIIIe siècle que plusieurs conciles en France, en Espagne, en Angleterre et en Germanie proposèrent cette prière au peuple chrétien : elle faisait partie de celles que tout fidèle devait connaître.

Les moines cisterciens et les religieux dominicains contribuèrent très activement à sa diffusion. Saint Bonaventure et saint Thomas d'Aquin reprirent aussi cette prière dans leurs traités.

La salutation de l’ange

Elle se compose de deux parties distinctes, d'origine différente. La première moitié de l'Ave Maria est constituée des salutations de l'ange Gabriel et d’Élisabeth à Marie, empruntées à l'évangile de saint Luc (ch. 1), dans les récits de l'Annonciation (verset 28) et de la Visitation (verset 42). Formant maintenant un tout, ces deux salutations ont été rapprochées en une seule formulation qu'on trouve déjà à partir du Ve siècle dans les liturgies grecques.

Les demandes à Marie.

Elle est composée de demandes à Marie, ajoutées à partir du XVIe siècle. Dans un bréviaire édité à Paris en 1509, il est prescrit qu'au commencement de l'office, après le Pater Noster, on dira l'Ave Maria en y ajoutant : "Sancta Maria, Mater Dei, ora pro nobis peccatoribus, nunc et in hora mortis nostrae. Amen" ("Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il").

Cette formule a prévalu peu à peu, après l'adoption, par le pape Pie V en 1568, du nouveau bréviaire romain où elle est mise en bonne place. Au début du XVIIe siècle, elle est en usage dans toute l'Église.

En résumé, l'Ave Maria constitue une petite, mais véritable prière universelle avec deux composantes : invocation dans la première partie et demandes dans la seconde. Sa teneur, d'une grande simplicité, en facilite l'emploi dans le monde entier, tant en public qu'en privé.

Réjouis-toi, Marie, pleine de grâce,
le Seigneur est avec toi,
tu es bénie entre toutes les femmes,
et Jésus, le fruit de tes entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
Prie pour nous, pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort, Amen !