1 - Que célèbrent les chrétiens ce jour-là ?

Le jour de l’Ascension, les Églises chrétiennes célèbrent la montée du Christ vers Dieu son Père. Mort et ressuscité, il quitte ses disciples tout en continuant d’être présent auprès d’eux, mais différemment. Il promet de leur envoyer une force, celle de l’Esprit Saint. Cette fête se fonde sur les textes de l’Évangile.

2 - Sur quel texte repose la célébration de cette fête ?

Cet événement est relaté par l’Évangile de Marc (chapitre 16, verset 19), l’Évangile de Luc (chapitre 24, verset 51) et le livre des Actes des Apôtres (chapitre 1, versets 6-11). Le livre des Actes des Apôtres rapporte que, quarante jours après Pâques, Jésus apparaît une dernière fois à ses disciples et leur annonce : « Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins (…) jusqu’aux extrémités de la terre. » Après ces paroles, ils le virent s’élever et disparaître à leurs yeux dans une nuée. L’Évangile de Luc précise que les apôtres « retournèrent à Jérusalem, remplis de joie ».

3 - Pourquoi la fête de l’Ascension est célébrée un jeudi ?

Le jour de l’Ascension tombe toujours un jeudi parce que l’Église célèbre cette fête quarante jours après le dimanche de Pâques, jour de la Résurrection de Jésus. Ce nombre de quarante jours provient du livre des Actes des Apôtres où Luc écrit que Jésus "pendant quarante jours, était apparu aux apôtres et les avait entretenus du Royaume de Dieu" (Actes 1, 3).

Quarante est un nombre que l’on retrouve régulièrement dans la Bible. Ce nombre représenterait la durée d’une existence humaine. « Le nombre quarante est symbolique, explique le jésuite Marcel Domergue. Il représente la durée d’une existence humaine et même la durée de l’histoire de l’humanité. Ainsi Noé affronte pendant quarante jours les eaux mortelles de l’abîme primitif. Nouvelle naissance, nouvelle création. »

4 - Pourquoi dit-on que le Christ monte au ciel ?

Quand la Bible parle de « ciel », cela ne désigne pas un départ de Jésus-Christ dans l’espace : « Le parler biblique ne peut situer Dieu qu’en haut, au sommet de l’univers, tandis que le lieu de la mort et aussi celui du mal, est en bas vers le sol », voire plus bas encore, « au Shéol », explique le bibliste Jacques Nieuvarts. En disant que Jésus est monté au ciel, les textes signifient que, comme il est « descendu » prendre la condition d’homme, Dieu, ensuite, l’a élevé au-dessus de tout, « au sommet de l’univers ».

5 - Est-ce le premier récit d’ascension dans la Bible ?

Non, le récit de l’Ascension du Christ n’est pas le premier récit de ce type dans la Bible. Il y a, dans l’Ancien Testament, celui de l’échelle de Jacob et plus célèbre encore, celui du départ d’Élie au terme de sa mission. Ce prophète ne meurt pas, il est emporté au ciel sur un char de feu (2 Rois 2, 1-14), raconte ce texte.

Plus d’explications sur le récit d’Élie

À travers cette image, le récit veut signifier qu’Élie n’est pas mort et le livre du prophète Malachie, qui clôt l’ensemble prophétique, annoncera son retour, comme précurseur du Seigneur lors de sa venue (Malachie 3). C’est un récit qui évoque aussi un passage de témoin, du prophète à son disciple, comme sera celui du Christ à l’Église.

6 - Depuis quand le jour de l’Ascension est-il un jour férié ?

Très rapidement, cette fête a connu dès les premiers siècles une grande importance. En France, lors du concordat signé entre Bonaparte et le pape Pie VII, l’Ascension est restée l'une des quatre fêtes d'obligation avec Noël, l'Assomption et la Toussaint. Autrement dit, ces jours doivent être célébrés par les chrétiens comme le dimanche, et sont alors des jours chômés. Cette obligation légale a été maintenue en 1905 lors de la loi de séparation des Églises et de l’État.

7 - Ascension et Assomption, est-ce la même fête ?

Non, le 15 août, les chrétiens célèbrent l’Assomption de Marie, c’est-à-dire la montée au ciel de la mère du Christ, sans avoir connu la corruption de la mort. Le mot « Assomption », qui provient du latin assumere, soit « prendre » ou « enlever », illustre la montée au ciel du corps et de l’âme de la Vierge. Une fête qui ne se base pas sur un texte biblique, mais sur une tradition populaire qui a incité l’Église à définir l'Assomption de Marie comme un dogme, en 1950.