Aujourd’hui, Marie glorifie le Seigneur.

Quand Marie exulta de joie devant Élisabeth sa cousine, c'est au nom de toute l'Église qu'elle s'écria prophétiquement : "Mon âme glorifie le Seigneur !"

L'Église le sait ; c'est pourquoi d'instinct, elle fait tout passer par la Vierge Marie.
Elle se réfugie sous sa protection ; elle s'enveloppe de son manteau ; elle abrite sa louange à l'ombre de la sienne.

Dans la victoire totale et incessante de la grâce de Dieu en Marie, l'Église voit l'annonce de sa propre victoire.

Ou plutôt, puisqu'il n'y a point ici d'extériorité (Marie, c'est l'Église) elle y voit déjà sa propre victoire, dès maintenant acquise, au point le plus pur d'elle-même.

Et le Mystère de l'Assomption, qui marque en la Vierge Marie le triomphe définitif et complet de l’œuvre divine jusqu'en ses retentissements corporels, l'Église ne voit pas non plus une exception prodigieuse au sort commun, qui ne nous concernerait en rien.

Elle célèbre la promesse et l'anticipation de son propre triomphe : "Par son Assomption (chantait l'Église d'Aix) Marie nous assume avec le Fils dans les cieux ; l'antique Promesse s'accomplit par son Assomption."

Aussi ce Jour est-il, pour tous ses membres, Jour de merveilleuse espérance : nos prémices, c'est Marie !

Comme elle fut, au jour de l'Annonciation, le type de l'espérance chrétienne au jour de son Assomption, Marie en devient le gage.

Son couronnement dans le ciel, c'est déjà le couronnement de l’Église ; le baiser qu’elle rend alors au Christ, c'est, en elle, l’Église qui le Lui rend.

"Le Christ, les lèvres de la Vierge le baisent aujourd'hui, pour qu'il soit la paix de l'Église." "En Marie, en son dernier Magnificat, c'est toute l'Église qui prend part "à la céleste Liturgie de l'éternel Grand Prêtre." "Mon âme glorifie le Seigneur !"

En Marie, s'achève aujourd'hui le "sacerdoce royal" de tout le Peuple de Dieu !