La méthode

On propose un texte d'évangile. Soit l'évangile du dimanche qui suit, soit une lecture continue de l'un des évangiles. On commence par une prière, souvent une prière à l'Esprit Saint, la lecture de l'évangile et un temps de silence pour intérioriser la Parole de Jésus. Parfois le temps est plus long, le stylo à la main. Puis on partage autour de ce texte.

Antoine Chevrier disait: "Pour bien connaître l’Évangile, il faut entrer dans les petits détails de chaque fait, de chaque action, c'est là que nous trouvons la Sagesse."

On regarde les paroles, les attitudes, les actions de Jésus et des autres personnages.

Nous tenons compte, bien sûr, des études exégétiques, mais notre méditation n'est pas une étude biblique. C'est une rencontre du Christ, dans un climat de prière. On écoute les autres, on ne discute pas ce qu'ils disent.

On recueille les petites lumières que chacun découvre dans le texte, ce que l'Esprit Saint lui dit. Nous demandons que Dieu nous aide à nous convertir, nous aide à mettre notre vie en accord avec cette Parole.

Notre partage d'évangile doit nous rendre mieux capables de travailler à l'annonce de la Bonne Nouvelle aux pauvres, qui sont les préférés de Dieu.

C'est pourquoi notre méditation se fait en lien avec la vie des pauvres, des exclus que nous rencontrons.

On termine par une prière en silence, puis une prière exprimée par l'un ou l'autre qui le souhaite.

Les fruits constatés

La grâce de Dieu est difficile à mesurer. le partage d'évangile apporte à nos coeurs la paix et la joie, il nous rapproche du Dieu de Jésus Christ. Je pense à l'un des derniers partages d'évangile, sur la Transfiguration. On recueille de véritables perles. Laurence, aveugle, qui nous dît: "la voix de Dieu redit les mêmes paroles qu'au baptême de Jésus: Celui-ci est mon Fils bien aimé ... Pour Jésus, c'est comme une confirmation ... "

Marthe, très handicapée, qui nous dit: "le Transfiguré va devenir le défiguré, par amour pour le monde. Seigneur, donne-nous un regard nouveau, pour que nous regardions Jésus quand il est défiguré dans nos frères avec le même amour que lorsque nous regardons Jésus transfiguré ... "

C'est Laurence aussi qui dit: "On a dégoûté les gens de la religion en parlant d'un Dieu qui punit, qui fait peur ... "

Je pense aussi à ce partage d'évangile qui m'a marqué. Ce n'était pas au Neuhof (Strasbourg), mais au Nid. C'est Sandra, lesbienne, qui se préparait au baptême. Elle avait été très marquée par un prêtre qui voulait l'exorciser, lui disant qu'elle avait le diable en elle, parce que lesbienne ... En partageant sur l'évangile de Noël elle dit: "les bergers, c'était des petits. Moi je suis une petite. Donc Dieu m'aime !"